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Embarquer les métiers sur les alternatives open source

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Dans le secteur informatique, il est essentiel de pondérer l’innovation apportée par un fournisseur de logiciels et l’enfermement technologique qui peut en résulter à moyen ou long terme. L’ambition de faire plus et mieux avec les données de l’entreprise, pour plus d’agilité et pour obtenir plus d’informations exploitables entre dans ce domaine de réflexion.

Aujourd’hui, à la faveur du cloud, les entreprises s’interrogent sur l’efficacité de leurs sauvegardes en vue de garantir une continuité d’activité, sur les problématiques de montée en charge, sur l’emplacement des données pour assurer la conformité réglementaire, mais aussi sur la réversibilité, pour échapper aux verrous technologiques.

Ces questions sont bien connues dans le domaine de la base de données. Les choix technologiques effectués dans les années 1980, 1990 et 2000 dans le monde des systèmes de gestion de bases de données relationnelles correspondaient à de véritables innovations technologiques, et à l’assurance de la performance et de la stabilité des systèmes. L’absence d’une alternative technique de classe entreprise équivalente a rapidement mené à un quasi-monopole dans ce secteur, les prix ont naturellement grimpé, les métriques de facturation sont parfois devenues obscures et les audits qui en ont résulté ont souvent généré de l’amertume.

L’arrivée à maturité d’une alternative open source a changé la donne. Quand PostgreSQL a commencé à intégrer le parc applicatif des entreprises, beaucoup d’entreprises se sont montrées aussi prudentes qu’enthousiastes. D’autant que, grâce aux acquisitions, les autres alternatives envisageables (MySQL, pour ne pas le citer) ont perdu de leur attractivité. Pour les entreprises qui souhaitaient réduire l’empreinte et les coûts des fournisseurs traditionnels de la base de données, l’émergence d’une solution open source, supportée par la communauté, fiable et pérenne ne pouvait qu’être étudiée.

Rapidement les entreprises se sont aperçues qu’elles pouvaient répliquer avec PostgreSQL ce qu’elles étaient en mesure de faire avec leur fournisseur propriétaire. Au-delà des fonctionnalités mêmes du système de gestion, qui fonctionnaient de manière quasi identique, la question — lors des tests initiaux — a consisté à déterminer dans quelle mesure la solution open source assurait le suivi efficace des performances et permettait — au besoin — d’identifier les causes potentielles de ralentissement de performance sur les applications. PostgreSQL disposant de ces outils, ces entreprises y sont parvenues et ont par conséquent pu industrialiser leurs environnements sur ce SGBDR.

L’implémentation de la solution PostgreSQL chez Air France a par exemple conduit à une amélioration sensible des performances : la courbe de croissance indique en effet une amélioration permanente des performances depuis l’installation de ce SGBDR.

L’heure est aux migrations applicatives

Le temps est ainsi venu d’effectuer les migrations applicatives.

La première étape consiste naturellement à identifier les bases éligibles à la migration.

Dans ce domaine, trois aspects sont à prendre en compte :

  • L’ancienneté de la base et de ses données
  • Le volume des données à migrer
  • La criticité de la base et des applicatifs qui y sont associés.

Maintenant que la fiabilité a été validée et que le niveau de confiance adéquat a été atteint, certains des applicatifs les plus critiques sont désormais envisagés pour migration.

Cependant, certains d’entre eux résistent à des réflexions de ce type, en raison de la complexité du changement à effectuer, mais aussi et surtout de l’importance opérationnelle de l’applicatif, mais aussi du risque encouru à repenser le système, surtout quand la migration requiert un arrêt des systèmes ne serait-ce que pendant une heure.

 Chez Air France, l’analyse de l’éligibilité a porté sur plus de 1000 applications, dont les plus anciennes existent depuis plus de 20 ans. PostgreSQL est devenu la base de données par défaut depuis 2016-2017, pour les applications qui demandent un niveau de service dit « normal », à savoir ceux qui n’impactent pas les vols, leur sécurité, ou encore la vente des billets. 

Et si la migration est complexe, notamment du fait de la criticité du parc et de l’ancienneté des applications et des données, seuls 20 % du parc applicatif Air France n’est pas concerné par la migration (effectuée avec Ora2PG).

Dans ce domaine, le « rythme de croisière » s’est établi sur les dernières années à 5 applications migrées par an, pour des bénéfices déjà perceptibles.

Embarquer les métiers : aller plus loin que la réduction des coûts

Et le mouvement de migration pourrait être plus rapide, si ce n’était la difficulté rencontrée à convaincre tous les publics concernés de l’intérêt d’une migration parfois perçue comme idéologique.

En effet, même lorsqu’un changement de système est possible, un frein demeure : il consiste à embarquer les métiers sur des projets de migrations techniques. Ces métiers désirent des migrations rapides et ne comprennent pas toujours l’intérêt du changement technique proposé.

Or, non seulement le passage d’un système propriétaire traditionnel vers une base comme PostgreSQL demande du temps, mais n’apporte pas de valeur ajoutée en termes de service rendu aux métiers.

Les bénéfices sont ailleurs.

Pour inciter les collaborateurs à mettre les moyens dans les efforts de développement, qui consistent essentiellement à réaliser de nombreux tests de validation du nouvel environnement, il faut donc miser sur la pédagogie, et insister sur des éléments tels que la réduction des coûts, mais aussi des considérations plus stratégiques comme la reprise de contrôle sur l’infrastructure, le fait de bénéficier d’une meilleure visibilité sur les feuilles de route produit, et donc assurer la pérennité de l’infrastructure dans son ensemble.

Ces considérations relèvent plus d’une vision d’entreprise et d’indépendance par rapport aux technologies et à leurs fournisseurs, mais sont susceptibles d'emporter l’adhésion auprès du plus grand nombre.

Tandis que la modernisation des infrastructures se poursuit (avec le recours au cloud, à la conteneurisation des applications, la haute disponibilité basée sur la réplication), ces choix et les réflexions qui les accompagnent relèvent d’une stratégie long terme sur le rapport de l’entreprise à ces systèmes, mais aussi, et surtout, à ses données.


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